Moi aussi, je l'ai rempli
Sans faire partie de la ligne dure, je pense être plutôt catégorique. Si ça n'affecte pas le budget de l'état ni son image, je peux vivre avec. C'est sur qu'en tant que femme, le port du voile me titille un peu. Mais lorsque c'est ma caissière à l'épicerie, en quoi cela me touche-t'il en tant que citoyenne? Aucun frais lié comme pour des cours d'éducation physique séparés ou aucun inconvénient comme lorsque des futurs pères sont bannis de cours prénataux. Ainsi, lorsque les Juifs d'Outremon veulent pour quelques jours installer leur "cabane" ou leur "fil" (désolée, j'oublie le nom
), je ne vois aucun impact à mon environnement. À la rigueur, j'imagine que certains athées pourraient être tout autant achalés par mes décorations de Noël, mais qu'elles n'ont aucun impact sur eux personnellement. Mais j'ai tout de même de la difficulté avec le port du kirpan (qui d'autre pourrait porter une arme en tout temps?), de la burka ou du niquab (qui me garantit qu'il s'agit bien d'une femme "convaincue" qui se cache ainsi et non pas une personne mal-intentionnée prête à commettre un acte criminel sous couvert?) ou de tout autre symbole qui affecterait une quelconque image de l'une de nos institutions, comme par exemple le port du turban pour un membre de la GRC.
Mais que des groupes religieux aient leurs locaux à l'université, je ne vois pas le problème, si un tel privilège est également accordé à d'autres convictions, ce qui inclut les mouvements féministes, gays, nationalistes (tant qu'ils sont "pacifistes", comme par exemple l'association des étudiants provenant de tel ou tel pays), familiaux (pourquoi pas aussi un local qui ne serait pas une garderie mais où les parents pourraient aller avec leur enfant pour passer du temps).
J'habite dans un quartier multi-ethnique. À distance de marche de la maison, j'ai deux temples indiens (comme ils ne semblent pas avoir leurs fêtes religieuses en même temps, il doit s'agir de groupes différents) et l'une des plus grosses églises grecques de Montréal. Il y a également plusieurs musulmans dans la région. Personnellement, en tant que grande gourmande qui aime cuisiner, j'y vois bien des avantages
Mais, en tant que femme, j'ai de la difficulté avec tout symbole tendant à projeter une image de la femme en tant qu'être inférieur. Par exemple, à deux reprises, j'ai vu à l'épicerie de mon quartier, une femme vêtue de la burqua. La deuxième fois, je l'ai revue à quelques centaines de mètres de l'épicerie, portant tous ses sacs et tentant de discipliner un jeune garçon pour qu'il marche à ses côtés... Il faisait une de ces chaleurs cette journée-là! Pendant qu'elle se débattait ainsi dans ce qui devait ressembler pour elle à un sauna, "Môssieur" devant elle se promenait en shorts et sandales, se retournant occasionnellement pour lui passer un commentaire. Ça, j'enrageait! Et ce, même si cette fois-là, j'étais certaine qu'il s'agissait bel et bien d'une femme, j'avais envie de m'arrêter pour lui offrir à elle seulement (et non pas au jeune garçonnet qui suivra éventuellement l' "éducation" de son père) un lift à l'air climatisé de ma voiture). Je ne l'ai pas fait... j'ai eu peur que mon geste ne lui vale qu'une raclée quelques instants plus tard.
Je suis tout de même constante dans mes convictions : si je ne veux pas que des religions "étrangères" s'ingèrent dans "nos" affaires, je ne crois pas non plus que "notre" religion ait plus sa place dans les affaires de l'état. L'époque Duplessis, c'est fini!